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Un jour pour l'Histoire
25 octobre 2016

3 décembre 1984 : la catastrophe de Bhopal

La mémoire est bien sélective, et je suis bien conscient d'avoir été spécialement marqué par les événements de l'année 1984 au sens historique, sans doute parce qu'éveillé aussi personnellement de façon marquante par des bouleversements. Pour ceux qui ont moins de 40 ans, Bhopal se situe en Inde, dans l'état du Madhya Pradesh, à 600km au sud de New Delhi. Depuis les années 60, le pays s'est lancé dans une révolution verte qui vise l'autosuffisance alimentaire. Pour cela, il faut des engrais et des pesticides pour améliorer le rendement des récoltes et le gouvernement indien pousse le géant américain du secteur chimique Union Carbide Corporation (UCC) à ouvrir des usines via sa filiale indienne. L'usine de Bhopal est construite en 1978 à quelques kilomètres de Bhopal, alors peuplée de 800000 habitants. Le projet est très bien accueilli par la population locale car il offre aux salariés eau, électricité et salaires confortables. Mais dès son ouverture les incidents se multiplient alors qu'il n'y a bien sûr aucun système de gestion du risque industriel et que les politiciens locaux bénéficiaires du groupe préfèrent minimiser les difficultés. Pourtant en 1982, une inspection détaillée pointe de sérieuses déficiences en matière de sécurité. Mais l'usine n'étant pas rentable, UCC envisage de fermer l'usine, ce à quoi s'oppose le gouvernement indien ; d'où la décision de la filiale d'UCC de réduire drastiquement ses frais d'exploitation et notamment par le licenciement de personnel qualifié. Les prémices de la catastrophe sont pourtant visibles avec des incidents majeurs en octobre 1984 qui font que l'usine tourne au ralenti ce qui ne va pas empêcher la survenance de l'accident industriel majeur. Dans la nuit du 3 au 4 décembre, c'est le versement accidentel de 1000 litres d'eau dans un réservoir d'isocyanate de méthyle (MIC) qui va déclencher la catastrophe. Le MIC est extrêmement allergène et toxique mais peut être facilement contenu par une enveloppe de soude qui empêche toute émanation ce qu'UCC n'avait pas jugé utile d'indiquer dans les consignes de sécurité. Le contact du MIC avec l'eau va faire accroître la pression dans le silo, mais les agents habitués aux incidents n'y prêtent pas attention lors de leurs relevés. Les premières fuites repérées ne sont pas non plus prises au sérieux et l'alarme n'est donnée que lorsque le couvercle du réservoir se fend et laisse déjà échapper un nuage mortel. Quand eux heures après, on réussit enfin à fermer la valve de sécurité, un nuage toxique s'est déjà répandu sur 25km2. Quand la panique s'empare de la ville dans la plus grande incompréhension, il est déjà trop tard pour des milliers de personnes dont le gaz à attaqué les yeux puis les poumons. Le bilan est effroyable, et le nombre de victimes est estimé aujourd'hui à 20000 morts et plus de 300000 personnes touchées avec de nombreuses invalidités. À voir : http://www.ina.fr/video/CAB97012863 L'usine est fermée et suivront des années de bataille juridique pour établir les responsabilités. UCC s'en sortira très bien et rejettera les charges sur sa filiale indienne. Elle a fait depuis De gros progrès en matière de sécurité environnementale et de lutte contre la pollution.
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Commentaires
Un jour pour l'Histoire
  • Bon j'ai aussi mes devoirs de rentrée, que je m'impose ! Je reprends une rubrique déjà entreprise il y a quelques années, du style "l'histoire pour les nuls", avec "un jour pour l'histoire" ... Allez jusqu'au 31 décembre !
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